Voilà bien une expression qui n’existe pas ici. Nous vous avons raconté les mille et unes façons de manger dans tous les endroits les plus insolites. Vous croyez avoir tout vu…Hé bien non ! Le nouveau concept à la mode ici s’appelle « finger food ». Je vous déjà d’ici les fonctionnaires européens verdir… Et tout ceux qui, comme nous, adorent sentir la vie fuser au bout des doigts et contourner le conventionnel, se marrer.
Imaginez une grande table. Elle est recouverte d’une nappe en papier blanc. Devant vous est posée une bavette jetable en plastique d’une belle taille. Pas de couverts, pas de serviette et pas d’assiette. Vous commandez crevettes et calamars. Et vous attendez. A quoi peut bien servir cette paire de gants en plastique?
La serveuse arrive avec un sac en plastique rempli de gambas et de petits calamars baignant dans une sauce orange très odorante. Ca ressemble un peu au sac du poisson rouge gagné à la fête foraine. Sauf que là, rien ne bouge.
Et splash, elle ouvre le sac et verse directement au milieu de la table votre commande qui a l’air plutôt appétissante. Vous enfilez vos gants et vous mangez avec les doigts en accompagnant cette sea food de petites tartines grillées d’un pain à l’ail et au persil. Bonne partie de rigolade pour cette première « finger food party » que j’ai adorée. C’était non seulement très bon mais très convivial. Ce mot qui cache souvent la misère trouve ici sa vraie signification. Preuve à, l’appui avec ce diner partagé à Bangkok avec Wut, le frère de Nong, sa femme Nam et le petit Phum ( prononcer Pouhhh) qui était finalement le plus sage de la bande.
Seule recommandation, évitez quand même le chemisier ou le pantalon blanc et sachez que dans tous les cas, vous vous en mettrez partout. Mais manger avec ses doigts, c’est le même bonheur que sauter à pieds joints dans une flaque, faire une bombe à la piscine, tirer la sonnette de la voisine ou marcher dans la gadoue. De précieux petits bonheurs d’enfance au goût d’interdit.